CAD – Travaux topographiques du cadastre – Le lever de détails
I. Généralités
1 (BOFiP-CAD-TOPO-30-§ 1-12/09/2012)
La confection d'un plan cadastral et sa mise à jour nécessitent le lever sur le
terrain des différents éléments devant figurer au plan comme les limites des
parcelles ou les bâtiments.
10 (BOFiP-CAD-TOPO-30-§ 10-12/09/2012)
Les méthodes de lever à mettre en ½uvre pour réaliser un nouveau plan ou pour
effectuer la mise à jour d'un plan existant sont identiques. Seules les méthodes
de report au plan des éléments levés diffèrent.
20 (BOFiP-CAD-TOPO-30-§ 20-12/09/2012)
Les différentes méthodes décrites ci-après sont utilisées en fonction des
éléments du terrain et des matériels disponibles. Aucune méthode n'est à
privilégier, la seule obligation est la réalisation d'un plan satisfaisant d'une
part aux exigences de
l'arrêté
du 16 septembre 2003 et de sa
circulaire
relatifs aux classes de précision applicables aux travaux topographiques
réalisés par l'État, les collectivités locales et leurs établissements publics
ou exécutés pour leur compte et d'autre part aux classes de précision du plan
cadastral définies dans la documentation de base
relative à la vérification des
travaux topographiques.
II. Le lever à la chaîne ou au laser-mètre
Ces deux matériels permettent de mesurer des distances.
A. Le
lever par alignement
30 (BOFiP-CAD-TOPO-30-§ 30-12/09/2012)
Cette technique permet de mesurer des distances entre un point connu en
coordonnées ou déjà représenté au plan (origine de l'alignement) et un ou
plusieurs objets à lever, tous situés dans une direction donnée, direction
matérialisée par un point connu lui aussi (fermeture de l'alignement).
L'exemple suivant indique une série d'alignements :
B. Les constructions géométriques
1. Les intersections de cercles
40 (BOFiP-CAD-TOPO-30-§ 40-12/09/2012)
Cette technique permet de lever un point en mesurant les distances qui le
séparent d'au moins deux points connus. Le lieu du point levé étant
l'intersection d'au moins deux cercles, il est important que les deux points
connus choisis ne soient pas dans le même direction.
Contrairement à la méthode par alignement, cette technique ne permet pas de
compensation ni de contrôle et, même si la méthode est plutôt utilisée pour des
plans numérisés, le report entraîne une perte de précision sur le point
construit.
50 (BOFiP-CAD-TOPO-30-§ 50-12/09/2012)
Cette méthode sera donc de préférence utilisée pour des levers de décrochements
ou d'additions de construction. De plus, les points déterminés par cette méthode
ne pourront pas ensuite servir d'origine d'alignement.
Par ailleurs, pour des conditions optimales d’utilisation de la méthode, il
convient dans la mesure du possible d’utiliser des constructions de cercles se
coupant à angle droit.
Toutefois, une compensation pourra être opérée en mesurant la base formée par
les deux points stationnés de manière à trouver le facteur d’échelle.
La technique est illustrée par l'exemple suivant :
2. Les prolongements et constructions de bâtiments par équerres
60 (BOFiP-CAD-TOPO-30-§ 60-12/09/2012)
Le prolongement permet de lever un point situé à une distance déterminée d'un
point connu, dans une direction connue et au delà de ce point connu.
La construction de bâtiments par équerre repose sur la définition d'une droite
appelée base. On abaisse de tous les angles du bâtiment des perpendiculaires sur
cette base et on mesure ces mêmes perpendiculaires ainsi que tous les segments
qu'elles forment sur cette base.
70 (BOFiP-CAD-TOPO-30-§ 70-12/09/2012)
Pour ces deux méthodes, aucune compensation n'est possible au moment du report.
La construction d'un bâtiment par équerre est illustrée par l'exemple suivant
:
3. Le lever de points par bipolaires linéaires
Cette méthode est illustrée par l'exemple suivant :
Les mesures de distances Xi seront réalisées à l'aide d'un
laser-mètre ou obtenues à partir d'une chaine d'arpentage déroulée le long de la
limite ou de la ligne de base. Les points 1 et 2 seront obtenus et dessinés dans
l'application PCI par intersection de cercles.
Si les distances L1 et L2 sont mesurées, une compensation
des longueurs a1, b1, a2 et b2
pourra être effectuée en appliquant un facteur d'échelle.
III. Le
lever tachéométrique
80 (BOFiP-CAD-TOPO-30-§ 80-12/09/2012)
Cette méthode utilise une station totale, appareil permettant la mesure d'angles
et de distances. Les points à lever sont définis par leur distance mesurée à
partir d'un point connu stationné et par l'angle par rapport à une direction
connue appelée visée de référence.
La station étant un point connu en coordonnées, la visée de référence permet de
déterminer une direction connue. Ainsi les coordonnées des points levers peuvent
être calculées dans un système de coordonnées locales ou transformées dans le
système national de référence à l'aide d'une transformation mathématique
(transformation d'Helmert).
90 (BOFiP-CAD-TOPO-30-§ 90-12/09/2012)
Certaines précautions doivent être prises comme le contrôle de la fermeture sur
la visée de référence ou le choix d'une référence plus éloignée que les points
de détails à lever.
La méthode est illustrée par l'exemple suivant :
L'utilisation d'un tachéomètre peut aussi être enrichie par la mise en place du
levé codifié.
100 (BOFiP-CAD-TOPO-30-§ 100-12/09/2012)
Le levé codifié est un levé tachéométrique que le géomètre complète au fur et à
mesure sur le terrain d'informations relatives à la nature de l'objet levé. Il
codifiera par exemple un mur non mitoyen ou une polyligne fermée représentant un
bâtiment.
Deux possibilités sont à la disposition du géomètre : la codification à
l’appareil ou à la canne.
La codification à l’appareil
L'opérateur qui est à l'appareil codifie sur le carnet électronique en fonction
des indications données par l'opérateur qui est à la canne. Cette méthode
nécessite une bonne communication et une bonne coordination entre les deux
opérateurs et ne permet pas de codifier certains décalages ou prolongements.
La codification à la canne avec un carnet de terrain
L'opérateur qui est à la canne codifie ce qu'il lève sur un second carnet
électronique ou sur un terminal de saisie. Le fichier de codes est ensuite
fusionné avec le fichier des observations relevées à l'appareil.
Cette méthode permet de codifier tous les décalages et prolongements et évite
les problèmes liés aux liaisons entre les deux opérateurs. Elle nécessite
l'utilisation de deux carnets de terrain ainsi qu'une bonne synchronisation
entre les opérateurs lors de la numérotation des points levés.
IV. Le lever par procédés satellitaires
110 (BOFiP-CAD-TOPO-30-§ 110-12/09/2012)
Le développement du parc de station Global National Satellite System (GNSS) et
la mise en place de réseaux d'antennes permanentes permettent d'utiliser les
stations GNSS pour déterminer des points de canevas mais également pour
effectuer des opérations de lever de détails.
Cette technique peut être mise en ½uvre à partir d'une ou deux antennes GNSS.
120 (BOFiP-CAD-TOPO-30-§ 120-12/09/2012)
Dans le cas de l'utilisation de deux antennes, la première antenne (pivot) sera
positionnée sur un point connu en coordonnées (ou sur un point quelconque dans
le cadre d'un levé en coordonnées locales) et la seconde antenne sera utilisée
comme canne de lever pour déterminer les points à lever. Les deux antennes sont
reliées entre elles par radio.
130 (BOFiP-CAD-TOPO-30-§ 130-12/09/2012)
L'utilisation d'une seule antenne requiert quand à elle, un abonnement
permettant une liaison à un des réseaux d'antennes permanentes. L'unique antenne
est alors utilisée comme canne de lever. Les points levés sont déterminés
directement en coordonnées dans le système national de référence.
Si le point à lever n'est pas stationnable (par exemple un coin de bâtiment),
des fonctionnalités (appelées COGO) de l'antenne GNSS basées sur des
constructions géométriques comme des intersections de cercles ou des
prolongements peuvent être effectuées afin de permettre la détermination des
coordonnées du point à lever.
La méthode COGO « intersection de cercles » est illustrée par le schéma suivant
:
L'opérateur après avoir observé les points P1 et P2 mesure les deux distances D1
et D2. Le point est directement calculé par le contrôleur de l'antenne GNSS.