| BOFiP-IS-BASE-10-10-10-10-20230621
I. Définition du régime fiscal des sociétés mères et filiales1 (BOFiP-IS-BASE-10-10-10-10-§ 1-21/06/2023) En application des dispositions de l'article 205 du code général des impôts (CGI), l'impôt sur les sociétés est établi sur l'ensemble des bénéfices de toute nature réalisés par chaque société. Afin d'éviter la double imposition qui résulterait d'une stricte application de cette règle aux produits des participations, lesquels ont déjà supporté l'impôt sur les sociétés lors de leur réalisation par des sociétés filiales, l'article 216 du CGI prévoit que les produits de participations ouvrant droit à l'application du régime fiscal des sociétés mères et filiales prévu à l'article 145 du CGI ne sont pas pris en compte dans le résultat imposable de la société qui perçoit ces produits, à l'exception d'une quote-part de frais et charges. Cette quote-part est égale à 5 % du montant de ces produits, crédit d'impôt compris. Ce taux est ramené à 1 % pour les produits de participations perçus par les sociétés membres d'un groupe, mentionné à l'article 223 A du CGI ou à l'article 223 A bis du CGI, d'autres sociétés membres de ce groupe. Sous conditions, ce taux est également ramené à 1 % pour les produits de participations perçus de sociétés soumises à un impôt équivalent à l'impôt sur les sociétés dans un État membre de l'Union européenne ou dans un autre État partie à l'accord sur l'Espace économique européen ayant conclu avec la France une convention d'assistance administrative en vue de lutter contre la fraude et l'évasion fiscales :
Pour le calcul du taux de détention du capital de la société distributrice établie hors de France, il est fait abstraction de ses propres actions qu'elle détient dans les conditions et limites prévues par une réglementation étrangère équivalente à celle prévue de l'article L. 225-207 du code de commerce (C. com.) à l'article L. 225-217 du C. com., et il est également fait abstraction des actions dont les droits de vote ne peuvent pas être exercés en application d'une réglementation étrangère équivalente à celle prévue à l'article L. 233-31 du C. com. parce qu'elles sont possédées par une ou plusieurs sociétés dont cette société distributrice détient directement ou indirectement le contrôle. Les dispositions concernant la quote-part de frais et charges sont commentées au II § 80 à 167 du BOI-IS-BASE-10-10-20. (10-20) 30 (BOFiP-IS-BASE-10-10-10-10-§ 30-21/06/2023) Le régime fiscal des sociétés mères et filiales est optionnel. L'option :
(40) 50 (BOFiP-IS-BASE-10-10-10-10-§ 50-21/06/2023) Le présent régime, tel qu'il est défini à l'article 216 du CGI, est applicable aux sociétés et autres organismes, soumis à l'impôt sur les sociétés au taux normal, qui détiennent des participations satisfaisant aux conditions mentionnées aux a, b et c du 1 de l'article 145 du CGI. II. Conditions relatives aux sociétés mères et aux sociétés filialesA. Conditions de forme relatives aux sociétés mères60 (BOFiP-IS-BASE-10-10-10-10-§ 60-21/06/2023) Toutes personnes morales ou organismes, quelle que soit leur nationalité, soumises de plein droit ou sur option à l'impôt sur les sociétés au taux normal sur tout ou partie de leur activité et quelle que soit la nature de celle-ci, peuvent bénéficier du régime fiscal des sociétés mères et filiales. 70 (BOFiP-IS-BASE-10-10-10-10-§ 70-21/06/2023) Ainsi, constituent des sociétés mères au sens du présent régime, les personnes morales ou organismes relevant de plein droit de l'impôt sur les sociétés dont les résultats ne sont pas, en totalité, exonérés. Il s'agit :
80 (BOFiP-IS-BASE-10-10-10-10-§ 80-21/06/2023) Constituent également des sociétés mères, les personnes morales ou organismes visés au 3 de l'article 206 du CGI relevant de l'impôt sur les sociétés sur option (BOI-IS-CHAMP-10-40), ou des sociétés admises à se prévaloir des mêmes dispositions. 90 (BOFiP-IS-BASE-10-10-10-10-§ 90-21/06/2023) Par ailleurs, le présent régime bénéficie aux établissements stables ou succursales en France de sociétés étrangères, sous réserve que les titres de participation figurent à l'actif du bilan fiscal de l'établissement stable et que celui-ci soit effectivement soumis à l'impôt sur les sociétés. 100 (BOFiP-IS-BASE-10-10-10-10-§ 100-21/06/2023) Le régime fiscal des sociétés mères et filiales n'a toutefois pas pour effet de permettre une redistribution, aux associés ou membres des sociétés ou organismes admis au présent régime, des produits reçus des filiales, lorsque les dispositions légales ou réglementaires qui les régissent s'y opposent. B. Condition d'assujettissement à l'impôt sur les sociétés de la société ou de l'organisme qui détient les participations110 (BOFiP-IS-BASE-10-10-10-10-§ 110-21/06/2023) Le 1 de l'article 145 du CGI précise que le régime fiscal des sociétés mères et filiales est applicable aux sociétés et autres organismes soumis à l'impôt sur les sociétés au taux normal. Remarque : À cet égard, le régime fiscal des sociétés mères est applicable aux sociétés soumises à l'impôt sur les sociétés au taux de 15 % prévu au b du I de l'article 219 du CGI, qui constitue le taux d'imposition normal, applicable aux entreprises remplissant la condition de chiffre d'affaires et de détention du capital prévu à cet article. 120 (BOFiP-IS-BASE-10-10-10-10-§ 120-21/06/2023) Pour l'application de ce dispositif, la société ou l'organisme peut être assujetti partiellement à l'impôt sur les sociétés. Il en est ainsi, notamment :
130 (BOFiP-IS-BASE-10-10-10-10-§ 130-21/06/2023) Seuls restent exclus du dispositif les sociétés ou organismes, totalement exonérés de l'impôt sur les sociétés au taux normal ou dont aucune activité, y compris la perception des dividendes en cause, n'est imposable à l'impôt sur les sociétés au taux normal. C. Conditions de forme relatives à la société émettrice140 (BOFiP-IS-BASE-10-10-10-10-§ 140-21/06/2023) Conformément au 1 de l'article 145 du CGI, la forme juridique sous laquelle est constituée la société filiale est sans incidence au regard de l'application du régime fiscal des sociétés mères et filiales. 150 (BOFiP-IS-BASE-10-10-10-10-§ 150-21/06/2023) Il s'ensuit que ce régime est, d'une manière générale, susceptible de s'appliquer à l'ensemble des dividendes perçus par une société mère, quelle que soit la forme juridique de la société émettrice, dès lors qu'ils sont afférents à une participation répondant aux conditions mentionnées au 1 de l'article 145 du CGI, sous réserve des exclusions prévues au 6 de l'article 145 du CGI. Ne peuvent constituer des filiales au sens de ce régime les sociétés de personnes dont les résultats sont soumis à l'application des dispositions de l'article 8 du CGI. 160 (BOFiP-IS-BASE-10-10-10-10-§ 160-21/06/2023) Le régime des sociétés mères et filiales prévu à l'article 145 du CGI s'applique aux sociétés mères qui détiennent des participations répondant aux conditions mentionnées à cet article, quel que soit le lieu d'implantation du siège des filiales. Il en est donc ainsi des sociétés mères françaises soumises à l'impôt sur les sociétés qui détiennent 10 % (seuil actuel de 5 %) au moins du capital d'une société dont le siège est situé à Saint-Pierre-et-Miquelon (RM Pen n° 23396, JO Sénat du 14 janvier 1993, p. 74). 170 (BOFiP-IS-BASE-10-10-10-10-§ 170-21/06/2023) En outre, l'administration peut remettre en cause, sur le fondement de l'article L. 64 du livre des procédures fiscales, l'application du régime fiscal des sociétés mères et filiales à chaque fois que la création d'une filiale intermédiaire est purement fictive ou a pour seul objet de transformer des produits qui auraient été soumis en France à une imposition au taux normal en dividendes susceptibles de bénéficier du régime prévu à l'article 145 du CGI. III. Clause anti-abus180 (BOFiP-IS-BASE-10-10-10-10-§ 180-21/06/2023) Le bénéfice du présent régime peut être remis en cause par la clause anti-abus générale en matière d'impôt sur les sociétés prévue à l'article 205 A du CGI. Pour plus de précisions, il convient de se reporter au BOI-IS-BASE-70. |